Histoire

Edwin Baker, vice-président de la SAPA, et l'aumônier militaire Sidney Lambert, premier président de l'Association des Amputés de guerre, lors de l'inauguration du Monument commémoratif de guerre du Canada, le 21 mai 1939.

Edwin Baker, vice-président de la SAPA, et l’aumônier militaire Sidney Lambert, premier président de l’Association des Amputés de guerre, lors de l’inauguration du Monument commémoratif de guerre du Canada, le 21 mai 1939.

Au Canada, à la fin des années 1920, les associations d’anciens combattants à charte fédérale ont commencé à se présenter devant des comités parlementaires pour expliquer les préoccupations des anciens combattants canadiens de la Première Guerre mondiale.

Ce groupe informel a continué à tenir des rencontres, à Ottawa, au début des années 1930 et, en janvier 1932, il a fait une présentation pour l’ensemble des associations qui le constituaient au gouvernement du Canada. Les signataires du document étaient :

E.A. Baker
Président national
Sir Arthur Pearson Club of Blinded Sailors and Soldiers

Richard Myers
Secrétaire-trésorier national honoraire
Association des amputés de la Grande Guerre

John S. Roper
Président national
Légion canadienne de la Ligue des Services de l’Empire britannique

W.C.H. Wood
Président national
Les Anciens combattants de l'armée, de la marine et de l'aviation du Canada

Frank G.J. McDonagh
Président national
Canadian Pensioners Association.

Le 4 août 1932, un comité a été mis en place, par décret, pour étudier l’administration de la Loi sur les pensions. Les cinq organisations d’anciens combattants à charte fédérale mentionnées ci-dessus étaient représentées par ce comité.

À la fin des années 1930, la Légion et par Les Anciens combattants de l'armée, de la marine et de l'aviation du Canada avaient l’habitude de faire des soumissions distinctes, tandis que les pensionnés de guerre, l'Association Sir Arthur Pearson des aveugles de guerre et l’Association des amputés de la Grande Guerre ne faisaient qu’un lors des présentations qu’ils adressaient au gouvernement, en mettant tout particulièrement l’accent sur les anciens combattants gravement handicapés. L’Association du Corps d’armée canadien est née à cette époque-là, une autre voix importante venait alors de se joindre au camp des anciens combattants.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le colonel Edwin Baker de l’association des aveugles de guerre, qui était aussi membre du Conseil national de l’Association des Amputés de guerre, s’est mis en tête que, dans l’intérêt des anciens combattants, quelque chose devait être fait pour rassembler les associations des vétérans handicapés. Ainsi, les observations formulées au gouvernement seraient considérablement améliorées.

C’est à partir de cette idée que le Conseil national des associations d’anciens combattants (CNAAC) a été instauré. Il était composé de l’Association des amputés de la Grande Guerre (plus tard connue sous le nom de Les Amputés de guerre du Canada), de l’Association du Corps d’armée canadien, de l’Association Sir Arthur Pearson des aveugles de guerre, des Anciens combattants de l’armée, de la marine et de l'aviation du Canada ainsi que de l’association des pensionnés de guerre du Canada.

Les anciens combattants de Hong Kong ont formé leur propre association après la Seconde Guerre mondiale et ont été invités à se joindre au CNAAC, de même que l’Association canadienne des paraplégiques. En vue d’élargir la portée de son influence, le CNAAC a continué, au fil des ans, à accepter d’autres organisations d’anciens combattants dans ses rangs.

Action concertée

Les nombreux avantages d’une action concertée n’ont jamais été mieux démontrés que durant l’examen des pensions d’invalidité de guerre par le comité chargé de l’étude de l’organisation et du travail de la Commission canadienne des pensions (le comité Woods).

Quand les paramètres du comité Woods furent annoncés, le CNAAC a tenu une réunion, à Toronto, pour établir une stratégie. Il a été entendu que le CNAAC soumettrait deux mémoires, l’un d’ordre général et l’autre traitant du besoin d’établir une sorte de « super pension » en guise de compensation pour les handicapés multiples. De plus, il a été entendu que chaque organisation soumettrait son propre mémoire, mettant l’accent sur un ou deux points d’intérêts la touchant plus particulièrement. Par conséquent, le comité Woods a reçu de nombreux mémoires couvrant tout le spectre de la Loi sur les pensions, et ce, par l’entremise des associations membres du CNAAC. Les efforts coordonnés, qui ont amené ce résultat, ont rapporté d’énormes dividendes.

Il y avait donc peu de doute qu’une future action concertée ait des résultats positifs. Quand son livre blanc a été mis en circulation en septembre 1969, il était évident que le gouvernement n’était pas prêt à implanter toutes les recommandations du comité Woods. Le CNAAC a alors tenu à rencontrer les haut placés de la Légion royale canadienne. À la suite de cette réunion, deux mémoires furent soumis au Comité permanent des anciens combattants. Puis, chaque organisation membre du CNAAC a soumis son propre mémoire, lequel donnait au comité permanent une vue d’ensemble des points de vue de ses membres sur des questions précises et d’intérêt particulier pour eux.

Veterans With a Vision Book

Le Comité permanent des anciens combattants a exprimé publiquement sa reconnaissance envers les organisations d’anciens combattants pour le type de renseignements qu’elles lui ont fournis dans leurs exposés, et ce, de manière professionnelle et coopérative. Il faut peut-être mettre sur le compte des organisations, et du CNAAC, le fait que le Comité permanent des anciens combattants ait inclus bon nombre des recommandations du comité Woods, lesquelles ne faisaient pas partie du livre blanc du gouvernement.

Dans le livre Veterans With a Vision: Canada’s War Blinded in Peace and War, l’auteur, Serge Marc Durflinger, traite de l’histoire du CNAAC. En voici quelques extraits :

Durant la dernière moitié du 20e siècle, le CNAAC a remporté plusieurs victoires lorsqu’il a appuyé les demandes des anciens combattants et a représenté ces vétérans devant des comités parlementaires, des commissions royales, la Commission des allocations aux anciens combattants, le ministère des Anciens Combattants ainsi que d’autres organismes gouvernementaux.

Dans l’ensemble, le CNAAC a remporté ces victoires en raison de la mise en commun des requêtes de ses membres, qui se soutenaient mutuellement pour atteindre leurs buts et coopéraient de manière étroite et fraternelle.

En 1952, en réponse à une enquête publique, monsieur Baker a rappelé que le CNAAC avait été formé « pour promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération, et si possible, la cohérence dans les recommandations, les propositions et les efforts déployés pour le bien-être des hommes ayant servi leur pays, qu’ils soient handicapés ou non, au Canada ».